1204 L’abbaye de Port-Royal est fondé par Mathilde de Garlande, à qui son époux, avant de partir pour la croisade, avait laissé l'argent nécessaire à cette fondation. C'est Eudes de Sully, évêque de Paris, qui est le conseiller de la fondatrice.
L’église du monastère est édifiée par Robert de Luzarches (architecte de la cathédrale d’Amiens).
Ce monastère de femmes est tout d'abord Bénédictin, puis est rattaché en 1225 à l'ordre de Cîteaux.
L'abbaye de Port-Royal bénéficie d'importants privilèges et de nombreuses donations de la part de bienfaiteurs illustres comme Louis VIII, saint Louis, les seigneurs de Chevreuse, de Lévis, de Montfort.

 

fin du XVIème siècle Le monastère, au dire de Racine, "était tombé dans un grand relâchement; la règle de Saint Benoit n'y était presque plus observé, et l'esprit du siècle en avait entièrement banni la régularité".

 

1602 Jacqueline Arnauld, âgée de 11 ans seulement, est nommée Abbesse de Port-Royal, sous le nom de mère Angélique.

 

1608 L'abbesse Angélique Arnauld, entreprend la réforme de la discipline conventuelle.
La Journée du Guichet (25 septembre 1609) marque le rétablissement de la clôture dans toute sa rigueur.
L'abbaye devient renommée pour la piété de ses religieuses.

 

1625 Le climat humide de la vallée pousse l'abbaye à acquérir de nouveaux bâtiments à Paris, où les religieuses s'établissent. La maison mère en Vallée de Chevreuse prend alors le nom de Port-Royal des Champs, tandis que la nouvelle fondation est appelée Port-Royal de Paris.

 

1627

L’abbaye ne dépend plus de l’ordre de Cîteaux et est placée sous la direction de l'évêque de Langres, Mgr Zamet, qui y introduit Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran.

 

1635 Sous l'influence de l'abbé de Saint-Cyran, directeur spirituel des religieuses, l'abbaye devient le foyer principal du Jansénisme.
Les jansénistes prônent la rigueur morale, et s'inspirent des thèses de Saint Augustin, selon lesquelles, l'homme est prédestiné et ne peut mériter son salut par son mérite personnel, car il dépend de la toute-puissance de la grâce de Dieu pour être sauvé.
Le Jansénisme est condamné par les Jésuites, qui rejettent la thèse de la prédestination, et accusent Port-Royal d'hérésie. Ceux-ci obtiennent la condamnation du Jansénisme par le Pape.

 

1637 Dans les bâtiments inoccupés de Port-Royal des Champs, s'installent des laïques, souhaitant se retirer du monde pour méditer. Ce sont les Solitaires, qu'on appela aussi les Messieurs de Port-Royal. (citons le philosophe Antoine II Arnauld, dit le Grand Arnauld, Robert Arnauld d'Andilly, Claude Lancelot, Pierre Nicole).
Ils se consacrent à la prière, à l’étude et aux travaux manuels. Ils entreprennent la restauration des bâtiments de l’abbaye, effectuent des travaux de drainage pour assécher les marécages et rehaussent le sol de l'Eglise.

 

1638 L'Abbé de Saint-Cyran est arrêté et enfermé à Vincennes sur ordre du Cardinal de Richelieu, il décédera en octobre 1643, peu après sa libération.

 

1639 Certains des Messieurs de Port-Royal ouvrent des classes pour garçons : Les Petites Ecoles.

 

1640 Publication posthume de l'Augustinus de Jansenius.

 

1643 Antoine Arnauld écrivit De la fréquente communion.
Le pape Urbain VIII condamne l'Augustinus de Jansenius, par la bulle In Eminenti.

 

1648 Grâce aux travaux de construction, mère Angélique peut regagner son abbaye des Champs avec une partie de ses religieuses. Les Solitaires s'installent dans la Maison des Granges et y transportent leurs Petites Ecoles.
L'enseignement y est novateur et réputé. Le plus célèbre des élèves de ces Petites Ecoles est le jeune Jean Racine.
La pédagogie y est nouvelle, en considérant la Connaissance comme un moyen, et non comme une fin en soi, en utilisant des méthodes "naturelles", et en se méfiant des punitions corporelles. L'enseignement y est donné en français, sur la base de manuels souvent rédigés par les Solitaires eux-mêmes. La pédagogie de Port-Royal s'oppose ainsi nettement à celle des jésuites et de leurs nombreux collèges.
Port-Royal devient ainsi un centre intellectuel et religieux, où sont publiés des ouvrages de piété et d'éducation comme la Grammaire générale et raisonnée, rédigée par le Grand Arnauld et Lancelot, ou la Logique de Port-Royal, oeuvre conjointe de Nicole et du même Antoine Arnauld.

 

1649 Controverses autour de l'Augustinus de Jansenius. Nicolas Cornet fabrique les Cinq Propositions.

 

1653 Bulle Cum occasione d'Innocent X qui condamne les Cinq Propositions de l’Augustinus.
Les religieuses, bien que témoignant de leur entière fidélité à l'Église, doivent faire face à l'hostilité croissante des jésuites et de l'autorité royale.

 

1655 Pascal se rend à Port Royal des Champs pour la première fois. Il y viendra à de nombreuses reprises, pour rencontrer Antoine Arnauld.

 

1656 Pascal écrit Les Provinciales pour prendre la défense des Jansénistes et y fait une satire des Jésuites.
Condamnation par la Sorbonne d’Antoine Arnauld. (15 février 1656)
Bulle Ad sacram d'Alexandre VII condamnant le jansénisme.

 

1657 Arnauld établit la Distinction du Fait et du Droit.
Mise à l'Index des Provinciales de Pascal.

 

1660 Fermeture des Petites Ecoles.

 

1661 Décès de la Mère Angélique.
On exige des religieuses qu'elles adhèrent explicitement à un Formulaire d'obéissance condamnant l'Augustinus :
Je me soumets sincèrement à la constitution du pape Innocent X, du 31 mai 1653, et à celle de notre Saint-Père le pape Alexandre VII, du 16 octobre 1656. Je reconnais que je suis obligée en conscience d'obéir à ces constitutions, et je condamne de bouche et de coeur la doctrine des Cinq Propositions de Cornelius Jansenius, contenues dans son livre intitulé Augustinus
Les religieuses refusent de signer ce Formulaire, surtout parce que la mémoire de l'abbé de Saint-Cyran y est diffamée.
Elles sont expulsées de leur monastère le 23 avril 1661, tandis que les Solitaires se dispersent ou s'exilent afin de ne pas être embastillés.

 

1664 Visite à Port-Royal de Paris de l'archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, décidé à obtenir la signature du formulaire et à en finir avec l'obstination de ces religieuses, " pures comme des anges, mais orgueilleuses comme Lucifer " selon ses propres paroles, rapportées par Racine. Avec l'appui de la force armée, l'archevêque fait transférer et séquestrer les rebelles à Port-Royal des Champs, désormais confiée à la direction d'une visitandine, la mère du Fargis, et placée sous la surveillance de la police.
Les deux monastères sont séparées, et Port-Royal de Paris est placée sous l'obédience des adversaires des jansénistes : les jésuites.

 

1668 Le Pape Clément IX met fin aux persécutions contre les Jansénistes. Ce qui sera appelé La Paix de l’Eglise.
Les religieuses séquestrées à Port-Royal des Champs acceptent de signer le Formulaire (15 février 1669); leur captivité prend alors fin.
L’abbaye dirigée désormais par la soeur d'Angélique, mère Agnès, connaît un brillant réveil.
Retour des Solitaires dans la Maison des Granges.

 

1679 Mort de la duchesse de Longueville, protectrice de Port-Royal. Les persécutions reprennent en raison de l'opposition des Jansénistes à l'absolutisme de Louis XIV. L’abbaye doit renvoyer ses pensionnaires et ses novices.

 

1706 La querelle janséniste connaît une nouvelle crise aiguë à la suite de la condamnation par le pape Clément XI des ouvrages du père Quesnel.

 

1707 Privation de sacrements.

 

1709 La persécution dont les religieuses sont l'objet aboutit à l’expulsion des religieuses par le lieutenant de police d'Argenson et à la dispersion de la communauté.

 

1710 Les bâtiments de Port-Royal des Champs sont rasés sur ordre de Louis XIV. Les corps enterrés dans le cimetière sont exhumés et mis dans une fosse commune du cimetière de Saint Lambert. Les religieuses de Port-Royal de Paris sont expulsées.
Louis XIV cherchant ainsi à extirper jusqu'au souvenir de Port-Royal.

 

 

Abbaye de Port-Royal de Champs - Vue Générale de l'ancienne abbaye au XVIe siècle

 

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